• A mes sœurs et frères d'armes ... "Les arènes" : un poème de Pierre

    Petites précisions :

    C’est un très vieux poème (2008 ou 2009 ?). À ce moment-là, j’étais dans l’arène d’un Lycée professionnel de province assez calme  même s’il y avait quelques éléments à l’esprit pernicieux.

    Dans les établissements scolaires en périphérie des grandes agglomérations c’était déjà depuis de nombreuses années très difficiles d’enseigner.

    J’ai regardé hier soir (par hasard) le film de Laurent Cantet « Entre les murs ». Il donne une petite idée du sujet.

    Lien :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Entre_les_murs_(film)

     

     Allez, je dédicace ce poème à Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale : Monsieur Jean-Michel Blanquer.

     

    xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

     

    Il est des lieux où, pour certains, le combat est quotidien.

    Je sais ces lieux pour les avoir très longtemps fréquentés et avoir vu quelques collègues à genoux.

    A mes sœurs et frères d'armes,

     Pierre

    Photo pour les arènes

    Photo-montage de Pierre

     

    Les arènes,

     

    Pénétrer dans l'enclos, la peur à fleur de sable,

    Mais savoir le public attentif à l'effort,

    Procure au combattant le plus grand réconfort;

    Pour affronter la bête: un « plus » indispensable.

     

    Je connais une arène où l'habit de lumière

    N'est fait que des reflets des lampes au néon;

    Où le torero, seul, pénètre à reculons:

    L'animal est retors, qu'en penses-tu mon frère ?

     

    On entre dans l'enclos, la peur à fleur de table.

    Délaissé du public - absent du corps à corps -

    Indifférent au mieux parfois nous donnant tort,

    On gère, au jour le jour, un équilibre instable!

     

    Car il y a huis clos pour ces combats farouches;

    Les yeux multipliés sont toujours à l'affût

    D'un faux pas, d'une erreur, danger souvent diffus:

    On pense à la victoire et puis le coup fait mouche !

     

    Pas de mal apparent, mais en dedans ça saigne !

    N'attends pas de remords, l'adversaire est sans coeur !

    Observe bien les yeux, vois ce regard moqueur !

    On en connaît l'éclat ... pour peu que l'on enseigne !

     

    S'il n'est pas de bon ton, que d'étaler les choses,

    S'il faut savoir cacher certaines vérités,

    Minimiser des faits qui peuvent irriter,

    Ce n'est pas mon credo: tant pis si j'indispose!

     

    Certains vont s'écrier « oust! à la Verrière !*

    Avant tout: l'enfermer ! C'est un fou dangereux ! »

    Tout est bien plus facile en se bouchant les yeux:

    Vous savez ce discours, ô toreros, mes frères !

     

    Mais quand viendra le jour où, las des pirouettes,

    Le dernier combattant, le front sur le genou,

    Implorera le ciel pour un ultime coup,

    Les gens s'étonneront des arènes muettes !

     

    Il régnera dès lors au plus profond des plaines

    Un silence absolu, comme un brouillard malsain,

    Uniquement troublé par le terrible essaim

    Des dictateurs portés par l'ignorance humaine !

     

    La violence alors sera de nouveau reine.

    On verra la bêtise envahir les pays,

    Et d'en haut, nous dirons aux peuples ébahis:

    « Vous nous aviez laissés ... si seuls dans les arènes ! »

                                                                

                                                                            Pierre Dupuis

     

     

    * Maison de repos pour les enseignants

    qui craquent mentalement

     

     

    « Rébus : réponses aux petits rébus dominicaux de ... Rotpier !Les pensées du jour, sérieuses ou moins sérieuses de Pierre ou de Rotpier ! »

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  • Commentaires

    1
    Mardi 28 Juillet 2020 à 09:56

    Ayant de la famille proche dans ce domaine, je connais les angoisses et les grandes difficultés de ce métier. Ils peuvent enfin profiter des heures douces de la retraite.
    De nos jours c'est pire encore ... Le respect, l'obéissance, le travail, tous ces mots sont démodés.
    Tu as trouvé les bons mots pour en parler.
    Bises de l'amiénoise

     

      • Mardi 28 Juillet 2020 à 10:02

        Bonjour Annick !

         

        Oui, ce n’était pas facile à l’époque mais aujourd’hui,

        c’est forcément pire, surtout quand on prend son métier à cœur ! yes  yes  beurk

         

         

        Bonne journée !

         

        Pierre 

         

        http://rotpier.eklablog.com/

         

    2
    Mardi 28 Juillet 2020 à 14:45

    c'est ben tristounet tout ça

      • Mercredi 29 Juillet 2020 à 08:45

         

        Salut Durdan !

         

        Quand c’est triste au nez, il suffit de se moucher

        une fois pour que cela aille mieux ! yes  yes  he

         

        Et pis c’est tout !

         

        Bonne journée !

         

        Rotpier

         

        http://rotpier.eklablog.com/

         

    3
    Mo
    Mardi 28 Juillet 2020 à 16:34
    Mo

    Bonjour Pierre,

    Ma sœur a été enseignante dans des quartiers "difficiles"... Je ne l'enviais pas... Personnellement, je ne l'ai pas été, mais seulement maitresse d'internat pendant mes études à la fac. Les élèves en internat n'étaient dures. Mes horaires me permettaient d'assister aux cours et j'ai même réussi mes examens...

    C'est loin, tout ça...

    J'aime beaucoup ton poème, évocateur et pudique à la fois.

    Bonne journée à toi,

    Mo

      • Mercredi 29 Juillet 2020 à 08:51

        Bonjour Mo !

         

        J’ai eu ta sœur comme collègue dans la grande maison alors ! yes  yes  he

         Le travail n'était pas facile tous les jours

        mais beaucoup de satisfactions quand même avec des élèves très attachants !

         

        Bonne journée et je te salue, Maîtresse d'internat !

         

        Pierre

         

        http://rotpier.eklablog.com/

         

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