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Il y a 104 ans, elle commençait : 14-18 ... la der des ders ... le rêve transformé en cauchemard ! ... le billet de Pierre
Je vous propose, en cette veille de 11 novembre, un petit florilège de mes billets consacrés à ce sujet et publiés au fil des années ...
C’était il y a 104 ans et …
Ils partaient la fleur au fusil !
Image du netAprès … 4 années d’enfer !
Images du net
En premier : le poème « Verdun »
A Verdun,
Et la boue et les rats
et les gaz scélérats,
tous les jours la tuerie
tous les jours l’incurie.
De boyaux en boyaux
encombrés de boyaux,
de tranchées en tranchées
les jambes arrachées.
Et tous ces trous d’obus
et tous ces tirs au but
ces crêtes qui s’écrêtent
et ces corps sans leur tête.
Et ces grands officiers
aux orgueils outranciers,
aux visages tout glabres
et agitant leur sabres.
Et l’alcool avalé
et les assauts zélés,
les discours, les harangues,
les cadavres exsangues.
La raison n’a plus cours
on attaque on y court
on tire on coupe on tranche
baïonnette à la hanche.
Et …
Et cet éclat d’obus
sur un coup droit au but
et l’horrible souffrance
et la mort pour la France
Pierre Dupuis
En second :
Le jugement guerrier,
Ils étaient partis à la guerre
une fleur au bout du fusil,
la der des ders - sûr, la dernière ! -
après ça ce serait fini.
Ils ont creusé profond la terre
tel les autres en face aussi,
pas question de se laisser faire :
c’était parti pour le gâchis !
Dégoûtés par le grand carnage,
certains ont dit « On n’y va plus ! »
arc-boutés et bien résolus.
Jugés pour manque de courage,
ils ont fini au champ d’horreur
une fleur à l’endroit du cœur.
Pierre Dupuis
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En troisième:
J’ai écrit ce poème après avoir lu le Goncourt 2013« Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre qui traite en partie de ce drame.
Si vous ne l’avez pas lu, je vous le conseille et vous met un lien pour un résumé plutôt bien fait : http://blogs.lexpress.fr/les-8-plumes/2013/11/26/au-revoir-la-haut-de-pierre-lemaitre-prix-goncourt-2013/
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La mort a le grand avantage de ne point
laisser de séquelles à ceux qui la rencontre …
Souvenirs et regrets d’une gueule cassée,
Pourquoi donc ne suis-je pas mort
quand cet obus venu du nord
a emporté, mon sang se glace,
presque la moitié de ma face.
Je veux bien aller en enfer,
j’ai connu le feu et le fer,
que peut-il arriver de pire,
J’aimerais bien l’entendre dire !
Et les officiers sabre au clair,
les explosions et les éclairs,
les tranchées, les rats et la boue,
les vieilles barbes sur les joues !
Et les assauts et les reculs
et les sombres et froids calculs
pour gagner quelques hectomètres
et obligés de se soumettre !
Les gazés et les fusillés,
les braves qui avaient osé
dire à la maréchalerie :
« Assez de cette boucherie ! »
Les copains désarticulés
et tous les regards affolés
et la mitraille et la mitraille
laissant de fumantes entrailles !
.
Les infirmiers et les brancards,
les jeunes et les vieux briscards,
les chirurgiens coupant des membres,
les corps torturés qui se cambrent !
Et ceux d’en face tout comme nous,
terrés aussi aux fond des trous
et obligés sous la mitraille
de s’élancer vaille que vaille !
Les mêmes de chaque coté
à ordonner, à exiger,
d’aller se faire ouvrir les trippes
au nom des sacrés grands principes !
Pourquoi donc ne suis-je pas mort ?
J’aurais dû, j’en ai grand remords,
en terminer là-bas sur place
pour ne plus me voir dans la glace !
Mais que peut-on faire bon sang
quand on s’est vidé de son sang
et que l’on n’est plus qu’une loque,
une proie pour staphylocoques !
Après …
Après, affronter les regards
avec les yeux plein de brouillard
des amis et de la famille
et pire encore ceux des filles !
Au début de la compassion,
ensuite de la répulsion
et parfois même une grimace
… ferais-je mieux, moi, à leur place ?
Pourquoi donc ne suis-je pas mort
quand cet obus venu du nord
a emporté, mon sang se glace,
presque la moitié de ma face ?
Pierre Dupuis
.
En quatrième:
la chanson de Gérard Berliner « Louise »
où la guerre de 14-18 est évoquée
Parole de Louise:
Mais qui a soulagé sa peine
Porté son bois porté les seaux
Offert une écharpe de laine
Le jour de la foire aux chevauxEt qui a pris soin de son âme
Et l'a bercée dedans son lit
Qui l'a traitée comme une femme
Au moins une fois dans sa vieLe bois que portait Louise
C'est le Bon Dieu qui le portait
Le froid dont souffrait Louise
C'est le Bon Dieu qui le souffraitC'n'était qu'un homme des équipes
Du chantier des chemins de fer
À l'heure laissée aux domestiques
Elle le rejoignait près des barrièresMe voudras-tu moi qui sais coudre
Signer mon nom et puis compter,
L'homme à sa taille sur la route
Passait son bras, la promenaitL'amour qui tenait Louise
C'est le Bon Dieu qui le tenait
Le regard bleu sur Louise
C'est le Bon Dieu qui l'éclairaitIls sont partis vaille que vaille
Mourir quatre ans dans les tranchées.
Et l'on raconte leurs batailles
Dans le salon après le théLes lettres qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui les portait
La guerre qui séparait Louise
C'est le Bon Dieu qui la voyaitUn soir d'hiver sous la charpente
Dans son lit cage elle a tué
L'amour tout au fond de son ventre
Par une aiguille à tricoterSi je vous garde Louise en place
C'est en cuisine pas devant moi
Ma fille prie très fort pour que s'efface
Ce que l'curé m'a appris làEt la honte que cachait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a cachée
Le soldat qu'attendait Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a vu tomberY a cinquante ans c'était en France
Dans un village de l'Allier
On n'accordait pas d'importance
A une servante sans fiancéLe deuil qu'a porté Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a porté
La vie qu'a travaillé Louise
C'est le Bon Dieu qui l'a aidéeBon partage !
Pierre
Bonne lecture !
« Les hululucubrations des chouettes Chouettes du Rotpier : un poil d'humour à plumes ! Rébus : le petit arrêt rébus dominical de … Rotpier ! Deux pour le prix d'un : c'est cadeau ! »
Tags : Poésies, Guerre 14-18, Souvenir, Il y a 104 ans, elle commençait : 14-18 ... la der des ders ... le rêve transformé en cauchemard ! ... le billet de
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Commentaires
Merci pour ces poèmes qui serrent le coeur.
Cette guerre fut une abomination surtout avec ces généraux bouchers. Je n'ai pas lu lu "Au revoir là-haut" mais il y a le film de Dupontel, je ne sais pas ce que tu en penses.
Toujours pour les films, as-tu vu "Les sentiers de la gloire" de Kubrick? Un grand classique.
Il y a aussi un autre très bon film "La chambre des officiers" au sujet des gueules cassées pendant cette guerre.
Bonne soirée Pierre.
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Dimanche 11 Novembre 2018 à 10:08
Salut Mo !
J’ai vu les 3 films que tu cites et ils sont très bien !
Celui de Dupontel est assez fidèle au livre !
Et pis c’est tout !
Bon dimanche !
Rotpier
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paraît que l'maréchal nous voilà a mis fin aux escarmouches dévoreuses d'hommes
Moi je suis un coeur de pierre : ces commémorations ne m'émeuvent aucunement .Nous ne devons rien aux poilus,ni aux bataillons venus des autres pays: si personne n'avait soutenu les Français,on ne peut rien dire ce qu'auraient été les conséquences hormis que le Monde actuel ne serait pas ce qu'il est et nous n'existerions pas
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Dimanche 11 Novembre 2018 à 10:12
Salut Durdan !
C’est une façon de voir les choses !
Je suis pour le fait d’honorer ces hommes
qui ont combattu dans des conditions atroces !
Et pis c’est tout !
Bonne journée et bons rébus ... il ne faut pas se défiler !
Rotpier
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Dimanche 11 Novembre 2018 à 10:55
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Salut Durdan !
Et encore, je ne me suis pas fait empapaouter !
Et pis c’est tout !
Bonne journée !
Rotpier
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Très belle hommage aux hommes et femmes qui ont tant souffert durant ces quatre années terribles.
Quatre ans de commémorations en Somme, et c'est surtout le sang des étrangers venus nous délivrer qui s'est répandu dans notre terre, que l'on dit "rouge de sang". On y découvre toujours des ossements ... on fait des recherches, on retrouve parfois l'identité, on prévient la famille qui revient en France pour une ennième cérémonie.
Que de cimetières autour d'Amiens.
La der des ders qui a recommencé en 40 ... et là, ce sont mes parents et ma sœur aînée qui en ont souffert.
Aujourd'hui ... pas terrible l'entente entre les peuples ... Macron et Trump vont se retrouver face à face aujourd'hu ou demain je ne sais plus mais ... aïe ! Macron va devoir peut-être revenir mardi prochain à Amiens pour l'enterrement du frère de Brigitte, Monsieur Trogneux, spécialiste des macrons, pardon des macarons.
Merci pour ces mots très forts et cette chanson que je connais par cœur, et c'est le prénom de ma maman qui a souffert pendant l'absence de son mari, prisonnier 5 ans.
Gros bisous
Bonjour Annick !
Merci pour ce long commentaire en terres de combats.
Ta famille a souffert et ce n’est pas étonnant quand on se retrouve
au milieu de ces combats terribles.
Merci pour l'information concernant Macron.
Bonne journée !
Pierre
http://rotpier.eklablog.com/