• Le poème du jour : " Transformation " de ... Rotpier

     

     

    De France à Hanoï et d'Hanoï à Calvi, que de chemins semés d'embuches !

     

    ]Guerre en indochine 2

    Image du net !

     

    Transformation,

     

    J’étais soldat en Indochine

    C’était il y a très longtemps

    Incorporé pas qu’à mi-temps

    Avec le barda sur l’échine.

     

    Les viets soutenus par la Chine

    N’étaient pas du tout des enfants

    De cœur ça c’était évident

    Ils avaient posé plein de mines !

     

    Le delta en était truffé

    On s’en prenait dans le buffet

    C’était des anti-personnel.

     

    Ça vous transformait en dentelle

    Une guibole en rien de temps

    Un vrai amas sanguinolent !

     

                    Prolongement N°1 :

     

    Et moi j’en avais fait les frais

    En contournant une rizière

    Située tout près d’une rivière

    Où le Viêt-Cong nous attendait.

     

    Au moment où je cavalais

    Pour pouvoir regagner l’arrière

    J’ai sauté dans une clairière

    Où une mine m’attendait !

     

    Jambe gauche tout en charpie

    Je tournais comme une toupie

    Un copain m’a sorti de là.

     

    En me traînant comme une loque

    il m’a dit : « Ne pleur’  pas mon gars

    Tu as encore tes breloques ! »

     

                   Prolongement N°2 :

     

    Pissant le sang et pas l’urine

    Ils m’ont monté dans un camion

    Avec un infirmier trouffion

    Qui m’injecta de la morphine.

     

    Un chirurgien à trois sardines

    Travaillant avec précision

    M’a dit : « T’en fais pas mon garçon

    Je vais te mettre des rustines !

     

    Mais avant il te faut du sang

    Tu en as trop perdu vraiment

    Je te présente ce légionnaire

     

    Compatible à deux cent pour cent

    Il accepte il est volontaire

    La transfusion c’est maintenant ! »

     

       

                  Prolongement N°3 :

     

    Là je suis tombé dans les pommes

    Me réveillant beaucoup plus tard

    Au beau milieu d’autres plumards

    J’étais très loin d’être autonome !

     

    Ça sentait le mercurochrome

    L’éther et même le pétard

    C’était la valse des brancards

    Avec couchés dessus des hommes.

     

    Un grand gaillard s’est approché

    Il m’a dit : « Tu t’es accroché

    Je suis Vincent le légionnaire

     

    Celui qui t’a donné du sang

    Tu en avais perdu sévère

    Et j’étais là au bon moment !

     

     

                        Prolongement N°4 :

     

    Pour toi la guerre est bien finie

    Mais moi je repars au combat

    Si c’est plié dans le delta

    Ça chauff’ pas mal en Algérie !

     

    En toute camaraderie

    Sûr qu’un jour on se reverra

    En France ou là où tu voudras

    Mais pas dans une infirmerie ! »

     

    Je lui aurais sauté au cou

    Si j’avais pu tenir debout

    On s’est promis beaucoup de choses

     

    Puis on s’est dit un au-revoir

    Nous étions tous deux en osmose

    Et il commençait à pleuvoir.

     

     

                         Prolongement N°5 :

     

    On m’a rapatrié en France

    Donné une bonne pension

    Et j’ai retrouvé ma maison

    Que j’avais laissé en souffrance.

     

    J’avais quelques moments d’errance

    Mon cerveau ne tournait pas rond

    J’avais de drôles d’impressions

    J’avais changé … chance ou pas chance ?

     

    Moi qui détestais le boudin

    Je m’en faisais un vrai festin

    Chantant à gorge déployée

     

    L’hymne sacré de la légion

    Et sur la plage surchauffée

    Je m’étalais de tout mon long !

     

     

                         Prolongement N°6 :

     

    J’avais une barbe fournie

    Et je marchais très lentement

    Au pas et régulièrement

    Je rêvassais des colonies.

     

    Je me trouvais en harmonie

    Écoutant religieusement

    Gainsbourg chanter en susurrant

    « Mon légionnaire » qu’elle ironie !

     

    Lors de vacances à Calvi

    Un vieux désir non assouvi

    M’a conduit à suivre une chèvre*

     

    Qui avait des yeux langoureux

    Un beau sourire sur les lèvres

    J’en suis tombé fou amoureux !

     

                     * Que j’ai appelée Fleurette

     

                                Prolongement N°7 :

     

    Dans un grand surplus militaire

    J’ai acheté tout le barda

    Appartenant à un para

    De la légion dite étrangère.

     

    Un Changement spectaculaire

    Qui fait de moi comme un paria

    Mais après tout c’est comme ça

    Tant pis si ça ne va pas plaire !

     

    Très profonde transformation

    Résultat de la transfusion

    Je suis devenu légionnaire !

     

    Je picole et quand je suis paf

    Je glisse vers le populaire

    J’écoute en boucle la môm’  Piaf !

     

     

                            Épilogue :

     

    Je vis maintenant à Calvi

    Sur les hauteurs dans la campagne

    Avec Fleurette ma compagne

    C’est à deux doigts du paradis.

     

    Vincent va nous rejoindre ici

    Ce sera vraiment la Cocagne

    Il est toujours pour la castagne

    On ne craindra pas les ennuis !

     

    Et puis ma petite Fleurette

    A des frangines super chouettes

    Vincent aura vraiment le choix

     

    Comme il déborde d’énergie

    Il en prendra peut-être trois

    On va mener la belle vie !

      

                                                Le Rotpier

     

     

    Chèvre

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    « Rébus : le petit arrêt rébus dominical de … Rotpier ! Deux pour le prix d'un et c'est toujours cadeau !Les pensées très éclectiques, sérieuses, moins sérieuses et carrément déjantées de ... Pierre et du Rotpier »

  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Avril à 09:52

    En épluchant mes pommes de terre, j'entends à la radio que des hommes s'entraînent à devenir soldats ! les temps ne semblent pas très rassurants en ce moment, alors pour me changer les idées je lis ton poème du jour.
    Je vois l'image de ces trois soldats qui rampent dans l'herbe ... puis je lis ... Est-ce ton histoire ? c'est en tous cas l'histoire de millions d'hommes qui on fait la guerre, qui hélas la font à l'heure actuelle. Çà n'en finira donc jamais ?
    Tout jeunes, les garçons transforment un bâton en fusil et jouent à la guerre ... les filles jouent à l'infirmière et à la maman...
    Les animaux nous regardent vivre ... ou mourir, tout ébahis !
    Bises

      • Mardi 23 Avril à 11:14

        Bonjour Annick !

         

        Mince ! Mon histoire t’a secoué alors !

        Allez, pour ce midi, ce sera boudin-purée pour te réconforter !

        Plus un petit coup de pinard bien sûr ! yes  yes  he

         

        Épicétout !

         

        Bonne journée !

         

        Pierre 

         

        http://rotpier.eklablog.com/

    2
    Mo
    Mardi 23 Avril à 15:38
    Mo

    Bonjour Pierre,

    je n'ai jamais lu un poème avec autant de prolongements et avec même un épilogue en sus...

    Félicitations!

    Elle était bien séduisante la chèvre, alors?

    Bon après-midi,
    Mo

      • Jeudi 25 Avril à 08:57

         

        Bonjour Mo !

         

        Merci !

        Quand je démarre, j’ai toujours un peu de mal à freiner !

        Oui, une bien gentille biquette ! yes  yes  he

         

        Bonne journée !  

         

        Pierre

         

        http://rotpier.eklablog.com/

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